Ingrid Falaise

est une actrice québécoise

 

À dix-huit ans, j’ai quitté mon Québec, ma famille, mes amis, pour m’évader vers l’Afrique, lieu d’origine de mon prince charmant.

Cette idylle a dégénéré, influencée en partie par les traditions et les coutumes d’une petite ville perdue à deux heures du Sahara. Mais elle a surtout été marquée par M.
M comme Monstre,
M comme Malade,
M comme Manipulateur,
M comme la première lettre de son prénom.
Le prince est devenu bourreau, le chevalier est devenu vautour.

De retour au Québec transformée, affaiblie et mariée à l’islam, constamment humiliée, battue et enfermée dans un sous-sol crade de l’arrondissement Saint-Laurent, j’ai trouvé la force d’échapper à la mort et de me sortir de l’emprise de M. »

Ingrid Falaise | Le Monstre

 

LE MONSTRE (EXTRAIT)

 
Je sens la panique monter en moi.
Le sang bat dans mes tempes. Je cherche à reprendre mon souffle. L’oreiller qu’il tient enfoncé sur mon visage m’empêche de respirer. Mes bras ballottent dans tous les sens. J’essaie vainement de me débattre. Assis de tout son poids sur mon corps quasi inerte, il me tient entièrement captive. Mes cris ont fait s’évanouir les dernières traces d’air qui, jusqu’ici, m’avaient permis de demeurer consciente. Je ne suis pas prête à disparaître. La suite de l’extrait: ici


Le Monstre – La suite

 

Le Monstre – La suite
Biographie par Ingrid Falaise
 « Le 22 juillet 2002, je me suis choisie.
Tout aurait pu s’arrêter ce soir-là, mais je me suis battue pour m’arracher des mains meurtrières de M.
Je me suis enfuie, j’ai sauvé ma peau…
Malgré mon départ précipité, l’ombre de M fut omniprésente.
Un M ne lâche pas prise aussi facilement.
Un M n’abandonne pas sa proie.

Me défaire de ses ficelles, me détacher et me guérir de lui fut un long parcours tumultueux où de nombreuses épreuves ont fait obstacle à ma quête de délivrance.
J’étais marquée, tatouée et balafrée de M. Mais, pierre par pierre, j’ai gravi la paroi du puits dans une difficile escalade vers la liberté. »

Cette suite du récit à succès « Le Monstre » raconte le chemin de la reconstruction d’Ingrid Falaise. Une interminable marche empreinte d’abus, d’autodestruction et de déni. À coups de thérapies, elle a appris à laisser tomber son armure pour ouvrir son cœur. Après toutes ces années, elle a osé emprunter la voie de la vulnérabilité et de l’entière liberté pour aimer de nouveau.
 

Ce 8 mars 2020, elle écrit :

« J’en ai marre qu’on tue, qu’on viole, qu’on violente, qu’on brise, qu’on martyrise, qu’on rabaisse, qu’on dénigre. J’en ai marre de lire les journaux qui décrivent les horreurs infligées aux femmes à travers le monde. J’en ai marre de ces hommes qui se donnent le droit d’abuser, de contraindre, d’enterrer.

La célébration de la Journée internationale des droits des femmes est une invitation à réfléchir collectivement. Encore en 2020, nous devons nous unir afin de construire une société égalitaire. Réagir lorsque nos droits sont brimés. Élever nos voix, à chaque fois. Toutes les fois.

Femmes, je vous aime »

 

Eva-Photo | Marie-Ève Richard | Photographe