La Causerie


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Jisca

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Basane

Impassible, l’ombre tarit les flaques

De lumière où les fantômes patraques

S’essoufflent pour gravir un horizon

Où les étoiles deviennent lampion.

A contre-nuit, pourtant, le matin brode

La bruine glaciale avec méthode.

Juste le ciel épuré de soupirs

Qui dessine le temps pour s’étourdir.

Mais, le foulard de l’hiver, sur les crêtes

Des années ruinées par les tempêtes

Ne rompt pas sous le vieux silex du vent.

Il fait très froid dans le poème absent.

Des chants barbares percent le branchage

Où mes mains égratignent sans courage

L’aubier dénoué du silence dru.

Un rêve s’échappe vers l’inconnu.

Quelques pointillés sur l’orbe du livre

Tutoient un océan d’encre de givre.

Dans le flot des jours égarés, les murs

Tressaillent sous les nuages impurs.

Au loin, les strophes que le temps basane

Cherchent leur joli jupon de gitane

Pour sautiller sur les verbes nourris

Du froissement de nos buvards amis.

La nuit tresse les insomnies intimes

Dans la glaise sans couleur de mes rimes.

Viendras-tu sous le porche des saisons

Attendre avec moi le premier bourgeon.

Alors, débarrassé des engelures

Demain remisera ses couvertures.

La page accueillera de nouveaux mots

Où refleuriront les coquelicots.