La Causerie


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Démâté

Vêtu de brouillard, le mot déambule

Dans les entrelacs de l’ennui grisé

Par la force du matin incrédule.

Au fronton du vent, l’arbre s’est éreinté.

Derrière la porte des nuits naissantes,

Le vieux châle du temps est suspendu.

L’été fuit vers son étoile haletante,

Accoutré d’eau, il a pourtant vécu.

Attentif à la caravane blanche

D’un nuage, un moineau sur son piquet,

Sait qu’il faudra trouver une cabane

Pour remplacer bientôt son tabouret.

Dès à présent, l’espoir endormi guette

Dans son hall, le réveil de l’horizon.

Tout au milieu des herbes, la violette

Ouvre un œil dans l’écume des saisons.

Si quelques gouttes de lumière lèchent

Un pollen camouflé dans notre ciel,

L’hiver coule le long de la bobèche,

Où se détachent des péchés véniels.

Tel un murmure scarifié qui rase

Les fenêtres embuées de sanglots,

Chaque mirage rangé dans sa case

Ferme les boutons de son paletot.

Et mon cœur démâté voit dans les lames

Ta main, là, où des verbes font le guet.

Sur ton autel, je dépose mon âme

Pour que brille enfin le jasmin muet.

"... la violette / Ouvre un œil dans l'écume des saisons." ; une merveille de rien si discrète en soi, et qui nous ferait oublier cet hiver qui s'installe… 😉