Albert Cossery

« Il faut faire sa propre révolution,
et ne pas attendre que l’on fasse la révolution.
Et notre propre révolution est de nous extraire des contingences.
Et de vivre votre vie comme vous l’aimez. »

Albert Cossery
(1913-2008)
Je le dis dans « Mendiants et orgueilleux ». Il y a la réalité, c’est à dire l’imposture sur laquelle le monde vit (une imposture totale!), et il y a notre propre réalité. Pour cela, il ne s’agit pas de sortir de l’ENA. Il s’agit de comprendre. L’intelligence, pour moi, c’est quelqu’un qui a compris. C’est pourquoi tous mes personnages rejettent la réalité des hommes et des tyrans. Ils se sont dégagés. Ils ont leur propre réalité. Notre époque est faite de médiocrité en général, et il y a des gens biens qui sont isolés…. Je n’ai pas dit qu’il n’y avait plus aucun esprit. Il faut être honnête, mais ils sont en dehors de tout. Ils sont rejetés. Vous savez, on me pose souvent la question chiante : « Pourquoi écrivez-vous? » J’écris pour toucher quelqu’un, c’est à dire pour sauver des gens. En ce ce sens que, si l’on me lit, et que l’on est suffisamment intelligent pour comprendre, on ne va plus au bureau le lendemain.

Je suis un anarchiste pacifique, c’est à dire que je n’ai rien à voir avec ce monde. Mais il y a des gens formidables dans ce monde… Il s’agit de les rencontrer. »

Tous ses livres sont écrits en français. « J’aime cette langue », a-t-il souvent dit, précisant toutefois: « Je suis et reste un égyptien de culture et de langue françaises, avec un univers égyptien. C’est pour cela que mes livres ne font référence qu’à mon pays natal ».

Henry Miller dira de lui : « Parmi les écrivains vivants de ma connaissance, aucun ne décrit de manière plus poignante ni plus implacable l’existence des masses humaines engloutie. »