est né à Suresnes en 1956.
Romancier et essayiste, il est notamment l’auteur de
Esprit chien ( Stock, 2010 )
Cruels, 13 ( Stock, 2008 )
La fin des paysages ( Stock, 2006 )
Onze septembre mon amour ( 2003, Stock )
Les Indiens ( 2001, Stock )
Mille six cents ventres (Fayard, Prix Goncourt des lycéens 1999), ainsi que des Invisibles, 12 récits sur l’art contemporain ( essai, éditions du Regard, 2002 ).
Il enseigne l’esthétique et l’histoire de l’art contemporain.
« La tentation » est l’histoire d’un monde qui bascule.
Le vieux monde qui s’embrase, le nouveau qui surgit.
Toujours la même histoire… et pourtant.
François, chirurgien, la cinquantaine, aime chasser. Il aime la traque, et même s’il ne se l’avoue pas, le pouvoir de tuer. Au moment où il va abattre un cerf magnifique, il hésite et le blesse. À l’instant où il devrait l’achever, il le hisse sur son pick-up, le répare, le sauve.
Quel sentiment de toute-puissance venu du fond des âges l’envahit ? Quand la porte du relais de chasse en montagne s’ouvre sur ses enfants, que peut-il leur transmettre ? Une passion, des biens, mais en veulent-ils seulement ?
Son fils, banquier, a l’avidité du fauve. Sa fille, amoureuse éperdue, n’est plus qu’une bête traquée. Ce sont désormais des adultes à l’instinct assassin.
Qui va trahir qui ?
Luc Lang a écrit ici son histoire familiale de la violence.
Son héros croit encore à la pureté.
Cet ample roman nous raconte superbement sa chute et sa rédemption.
Extrait de La Tentation
« Il patauge dans le feuillage pourrissant, la mousse, il rue lui-même dans la terre détrempée, le sang frais qui suinte à nouveau du cuissot troué, qui poisse, il suffoque dans l’odeur musquée du gibier aux abois, dans l’arôme du larmier, huileux et entêtant à l’époque des amours, un corps-à-corps absurde, un pugilat abruti dans l’éclat cru des phares, mêlant ses jurons et ses grognements aux cris d’effroi de la bête.
Il parvient enfin à serrer les nœuds, les quatre pattes ficelées ensemble au plus près.
Il est à genoux, tête basse, les mains sur les cuisses,
il cherche l’air, ses veines saillent aux tempes, aux poignets, le cœur cogne dans les côtes. »