Yolande Villemaire

poète et romancière Québécoise

« Les rêves retournent à l’oubli,
s’effilochent dans le vent »

Yolande Villemaire
Son oeuvre lui a valu de nombreuses distinctions,
dont le prix des Jeunes écrivains du Journal de Montréal pour  « La vie en prose »,
le prix Edgar-Lespérance et le prix de poésie Gatien-Lapointe–Jaime-Sabines (Québec-Mexique).
Chacun de ses livres nous transporte dans des espaces-temps multiples et inattendus.
L’auteure a publié plus de vingt-cinq titres depuis 1974, dont plusieurs sont traduits en anglais, en italien et en espagnol.

Le rose des temps est son onzième roman.

LE ROSE DES TEMPS
DRUIDE, 2017
Véritable ovni littéraire, Le rose des temps déploie avec humour et gravité les couleurs du temps, du Montréal contemporain au Tadoussac d’un autre siècle, jusqu’au monde virtuel de la Twittosphère.

RÉSUMÉ
Après la mort de sa mère, Viviane entreprend un roman sur le temps, projet qui la conduit jusqu’en Égypte pour y explorer le côté hiéroglyphe de ce qu’on appelle le réel.
La mort de son père la ramène sur Terre.
Au terme d’un périple transformateur, l’héroïne en arrive à réconcilier en elle l’amour rayonnant hérité de ses ancêtres, tout comme leur silence farouche.

Dans le monde Inversé de l’eau

Dans le monde inversé de l’eau
Ils viennent peut-être du futur de l’anthropocène
l’eau est assez rare dans leur monde
pour qu’ils soient fascinés par cette rivière
nous ne sommes, nous qu’au début de la sixième extinction

La réflexion que suscite « Dans le monde inversé de l’eau »
invite à une prise de conscience des enjeux actuels de l’évolution humaine.

 
 

Le kayak glisse sur l’eau du lac
traverse des nuages
pénètre le reflet du mont Kaikoop
masse silencieuse
puissance de pierre
bruissement d’arbres

et soudain les plumes noires
striées de blanc
d’un huard
il s’avance à mon rythme
sur le miroir de l’eau
me guide vers les profondeurs
de la montagne liquide
qui s’ouvre sous le coup de pagaie
tremblante, émue
troublée, secrète

Des milliers de femmes autochtones
dansent lentement autour du lac
au pied du mont Kaikoop
elles portent des masques d’ours, de lynx, de loup
je les entends pleurer de désespoir
ces milliers de femmes autochtones disparues
dans le monde inversé de l’eau

yolandevillemaire.org