Clarissa Pinkola Estés

 

Dr. Clarissa Pinkola Estés

est née le 27 janvier 1945 au Mexique,
et a grandi aux États-Unis, dans une famille d’origine hongroise qui l’a adoptée.
Elle est diplômée en ethnologie et en psychologie clinique.
Elle est conteuse et psychanalyste.

Œuvres :
— Femmes qui courent avec les loups
— Le Jardinier de l’Eden
— Le Don de l’histoire
— La Danse des grands-mères, Grasset, 2007
— Libérez la femme puissante, Grasset, 2012
 

Mes amis, ne perdez pas courage.
Nous avons été préparés pour cette époque.
De nombreuses personnes m’ont contactée il y a peu, désorientées, préoccupées par ce qui se passe actuellement dans le monde. La stupéfaction quotidienne et la colère, souvent justifiées devant les abominations commises à l’encontre de ce qui est le plus cher aux yeux des individus civilisés ou éclairés, sont le lot de notre temps.

Vous voyez juste. L’orgueil démesuré et la gloire que visent ceux qui commettent des actes abominables envers les enfants, les personnes âgées, les gens ordinaires, pauvres ou sans défense, est inimaginable.

Malgré tout, je vous en conjure, je vous le demande, je vous en supplie, ne laissez pas, je vous en prie, votre esprit se dessécher en déplorant ces temps difficiles.

Ne perdez surtout pas espoir.

Tout spécialement parce que nous avons été préparés à vivre cette époque.
Oui. Pendant des années, nous avons appris, pratiqué, nous avons été formés — et nous l’attendions — pour répondre avec un tel degré d’engagement.

J’ai grandi près des Grands Lacs et je sais reconnaître un vaisseau qui est en état de naviguer lorsque j’en vois un. Et, si l’on considère le nombre d’êtres éveillés, il n’y a jamais eu, jusqu’à ce jour, autant de vaisseaux à flot de part le monde ; parfaitement équipés, ils peuvent se signaler les uns aux autres comme jamais encore dans l’histoire de l’humanité.

Regardez par-delà la proue : des millions d’embarcations naviguent avec vous sur les eaux. Même si, au cœur de l’orage, les lattes de bois doivent grincer à chaque vague, je vous assure que les larges poutres qui forment la proue et le gouvernail sont faites d’un tout autre bois… et l’on sait la résistance d’un tel bois aux tempêtes, ainsi que sa capacité à tenir bon dans la durée, quoi qu’il advienne […]


Femmes qui courent avec les loups
Chaque femme porte en elle une force naturelle riche de dons créateurs, de bons instincts et d’un savoir immémorial.
Chaque femme a en elle la Femme Sauvage. Mais la Femme Sauvage, comme la nature sauvage, comme l’animal sauvage, est victime de la civilisation.

La société, la culture la traquent, la capturent, la musellent, afin qu’elle entre dans le moule réducteur des rôles qui lui sont assignés et ne puisse entendre la voix généreuse issue de son âme profonde.

Pourtant, si éloignées que nous soyons de la Femme Sauvage, notre nature instinctuelle, nous sentons sa présence. Nous la rencontrons dans nos rêves, dans notre psyché. Nous entendons son appel.

C’est à nous d’y répondre, de retourner vers elle dont nous avons, au fond de nous-mêmes, tant envie et tant besoin.
De par sa double tradition de psychanalyste et de conteuse, Clarissa Pinkola Estes nous aide à entreprendre la démarche grâce à cet ouvrage unique, parcouru par le souffle d’une immense générosité.

À travers les  » fouilles psycho-archéologiques  » des ruines de l’inconscient féminin qu’elle effectue depuis plus de vingt ans, elle nous montre la route en faisant appel aux mythes universels et aux contes de toutes les cultures, de la Vierge Marie à Vénus, de Barbe-Bleue à la Petite Marchande d’allumettes.

La femme qui récupère sa nature sauvage est comme les loups. Elle court, danse, hurle avec eux. Elle est débordante de vitalité, de créativité, bien dans son corps, vibrante d’âme, donneuse de vie.

Il ne tient qu’à nous d’être cette femme-là.

EXTRAIT

« Lorsqu’on éclaire au maximum l’obscurité de la psyché, les ombres n’en paraissent que plus noires là où la lumière ne porte pas. C’est un des points les moins discutés du processus d’individuation. Il en résulte que lorsque nous illuminons une partie de la psyché, nous devons affronter une obscurité encore plus profonde. Il ne faut pas ignorer cette part obscure. La clef, les questions ne doivent être ni cachées, ni oubliées. Il faut poser les questions. Et trouver la réponse.

Le travail le plus profond est aussi le plus obscur. Toute femme courageuse, toute femme en train de devenir sage va aménager les territoires les plus pauvres du psychisme, car si elle ne construit que sur les meilleurs terrains de la psyché, elle aura vue sur ce qu’elle a de moins bien. Ne craignons donc pas d’explorer ce que nous avons de pire. Le pouvoir de l’âme en sortira renforcé, grâce aux nouvelles perspectives, aux nouvelles opportunités qui permettront une vision neuve de notre vie, de notre soi.

C’est dans ce domaine de l’aménagement psychique du territoire que la femme Sauvage brille. Elle n’a pas peur du noir: elle voit dans l’obscurité. Ni les immondices, ni les détritus, ni la pourriture, la puanteur, le sang, ni les ossements, ni les jeunes filles agonisantes ou les époux assassins ne lui font peur. Elle peut en supporter la vue, l’accepter, apporter son aide. »


Le Jardinier de l’Éden

C’est dans sa propre enfance que l’auteure, Clarissa Pinkola Estés, de  « Femmes qui courent avec les loups », a puisé ce récit où chaque mot touche l’âme.
Il conte l’histoire vraie de son oncle, arrivé de Hongrie aux Etats-Unis à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Zovar, survivant des combats et des camps de travail forcé, n’a qu’un amour : la terre.
Par la grâce des histoires et des contes venus de la tradition familiale, il va transmettre à l’enfant une leçon de sagesse, d’harmonie et de communication avec la nature.
Cet homme simple, qui crie sa révolte lorsque l’on trace une autoroute à travers les forêts et les champs, possède un secret : celui de l’Eden, que nous transportons en nous sans toujours le savoir.