Isabelle Giraudias

« […] Je suis très heureuse de vous présenter mon premier recueil de poèmes tandis que le Désir accompagne la saison du Printemps des Poètes 2021.
Le désir, c’est une flamme, un feu profond – ne dit-on pas qu’on s’embrase – qu’il convient d’entretenir avec soin pour ne pas le laisser s’éteindre ou s’y consumer. Éteint, c’est l’élan de vie qui nous quitte ; incendiaire, on en ressort calciné.
Il est ce qui nous relie à notre terre, à notre origine, nos origines mais également au ciel, à cet espace sans fin dans lequel nous transitons ; il nous relie au monde qui nous entoure, à la vie en ce qu’elle a de miraculeux, fragile, extraordinaire, mystérieuse, implacable et insondable.
[…] »

Le soleil est un dieu fugitif suivi de Sakura

Le soleil est un Dieu fugitif | 138p.
Éditions : L’Enfances des arbres
 « Pour son premier recueil de poésie, Isabelle Giraudias convoque les éléments pour une danse vers la lumière. « Viens à moi/comme plonge l’âme vive des cascades/nous serons l’arbre fier aux racines du temps ». Un ballet d’images, souvent utilisées jusqu’à l’usure, mais qui se chargent ici d’un élan, d’une énergie particulière.
Témoignage d’une conversion spirituelle, aux contours mal établis mais d’une sincérité touchante, cet ouvrage édité par L’enfance des arbres, maison dirigée par le poète Jean Lavoué, est illustré par des photographies où les détails de nature– ciels, rivages, gouttes de rosée – frôlent l’abstraction pour mieux accompagner ce dire des limites. Une alliance nécessaire, aussi fragile que cette suite baptisée Sakura, les fleurs de cerisiers japonais, pour éviter que « le ciel soudain/mis à nu ronge tout l’espoir plié au fond de l’enfance »
⏤ Stéphane Bataillon

Extrait de « Le soleil est un dieu fugitif »

Le soleil est un Dieu fugitif
à mains ouvertes à mains ouvertes
la quiétude m’interprète

la lumière en équilibre me relie
m’éveille
aux profondes ramures
du jour

à corps perdu
le désir s’incarne
part en croisade
sillonne les veines
creuse son cours
s’infiltre puissant

au cœur de ma raison.

SAKURA

EXTRAIT

j’ai toute la nudité de la nuit au creux de mes paupières
et des marées d’étoiles qui filent entre mes doigts
mes mains sont muettes
je suis maintenant
​aux racines d’une mise à jour

entre n’aie pas peur le soleil ne te fera pas de mal
il a l’habitude des passants
l’autre soir il a fait quelque chose d’incroyable
dans le jardin derrière toi il a rassemblé l’eau du puits
le vieux tilleul la lavande et les azalées bleues
il s’est agenouillé tout était doré il a porté la saison
à ses lèvres et là il a tout simplement prié – oui je te le dis
comme ça – il a prié

depuis il est plus éclatant

 

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