Le matérialisme

selon Omraam Mikhaël Aïvanhov (1900 – 1986)
philosophe et pédagogue français d’origine bulgare

« Ceux qui refusent de prendre en considération ces besoins de leur âme,
éprouveront toujours au fond d’eux-mêmes une sorte d’insatisfaction. »

Le jour où vous prendrez conscience que tout ce dont vous avez besoin est déjà en votre possession, vous découvrirez combien vous êtes riche.
Tous ceux qui ne pensent qu’à augmenter leur compte en banque, leur influence sociale, leur pouvoir sur les autres, ne font en réalité que se limiter intérieurement.

Il faut peu de choses pour assurer la vie matérielle. Et pourtant, les humains sont tellement occupés à se créer de nouveaux besoins qu’il ne leur reste plus de temps pour penser à leur vie intérieure.

Vous pouvez proposer au cœur toutes les richesses, tous les pouvoirs et même tous les secrets de l’univers, il vous dira : « Non, ce n’est pas ce qu’il me faut, donnez-moi l’amour, je veux être aimé, mais surtout je veux aimer ! »

Il suffit de très peu de biens matériels pour assurer son existence et trouver le bonheur, mais à condition de comprendre qu’il y a un travail à faire pour orienter ses besoins vers le monde psychique et, au-delà, vers le monde spirituel où les possibilités sont infinies.

Ceux qui refusent de prendre en considération ces besoins de leur âme, éprouveront toujours au fond d’eux-mêmes une sorte d’insatisfaction. Même avec la fortune et au milieu des honneurs, des succès, de la gloire, ils auront toujours la sensation qu’il leur manque quelque chose.

Même si de nos jours la réussite sociale et matérielle apparaît de plus en plus comme la seule garantie de sécurité, ce n’est surtout pas cela que vous devez mettre à la première place. Un jour ou l’autre, vous serez obligé d’admettre que cette sécurité était une illusion et qu’en la recherchant à tout prix vous avez perdu beaucoup de temps et d’énergies.

Quand on voit des gens descendre de plus en plus vers leurs racines, c’est-à-dire donner la première place aux instincts, aux convoitises, on peut dire qu’ils marchent vers l’hiver, spirituellement parlant. Et au fur et à mesure qu’ils deviennent plus obscurs, moins vivants, leur entourage commence à s’écarter d’eux. Mais comme ils sont les derniers à comprendre pourquoi, ils ne font rien pour réagir, ils se contentent de se plaindre.

Il faut sortir de soi-même et cesser de raisonner comme tous ceux qui ne cherchent qu’à asservir les forces de la nature à leur profit, et qui, de toute façon, n’en sont pas plus heureux pour cela. Même quand ils y réussissent, même quand ils ont tout, le confort, la facilité, les richesses, l’opulence, ils ne deviennent pas plus heureux, au contraire, la crainte, l’angoisse, les tourments, les souffrances sont toujours là, et leur état ne fait qu’empirer.